Le Darjeeling : pourquoi est-il qualifié de “champagne” du thé ?

Les  thés de Darjeeling ont toujours été les thés les plus prisés de tous les thés noirs. On n’hésite pas à les qualifier de “champagne des thés noirs”, et pas seulement parce qu’ils sont parmi les thés les plus chers au monde

1. LES JARDINS DE DARJEELING

Darjeeling, comme le champagne, a lui aussi un terroir, situé en altitude dans les contreforts de l’Himalaya. Ces thés proviennent de la ville de Darjeeling et de sa région dans le Bengale occidental, en Inde.

C’est dans le jardin du docteur Arthur Campbell que démarra la légende. Ainsi ce chirurgien anglais fut le premier à planter sur le sol indien, en 1851, des graines de camellia sinensis venues de Chine.

De l’humidité avec de la brume et des averses régulières, une alternance de soleil et de nuages, des températures variant de 8°en décembre à 25°l’été, une altitude située entre 1000 et 2400 mètres, c’est sur un territoire d’environ 22 000 hectares que se récolte le Darjeeling.

Depuis 2011, ce thé bénéficie d’une indication géographique contrôlée (IGP) délivrée par l’union européenne. Les professionnels du thé en Inde et en Europe ont signé cet accord de coopération pour limiter la contrefaçon.
En effet, la quantité de thé vendu sous la dénomination Darjeeling avoisine les 40 000 tonnes, alors que la production annuelle s’évalue entre 8 000 et 11 000 tonnes.

On compte aujourd’hui environ 85 jardins, un jardin pouvant être considéré comme l’équivalent d’une région vinicole.

2. LA RECOLTE

Plusieurs récoltes font la réputation du Darjeeling.

La plus recherchée est celle de printemps, « first flush », à la mi-mars, très fortement dépendante de la météo. Les feuilles sont vertes, jeunes, tendres, et donnent une liqueur jaune pâle aux notes herbacées avec une astringence assez prononcée.
Le thé de printemps est un thé cher.

La deuxième récolte principale, ou « second flush », est celle d’été, entre la mi-mai et le début juillet. Les feuilles sont plus sombres, la liqueur ambrée, avec un goût de fruits secs grillés.

Les Darjeeling de ces différentes récoltes peuvent être mélangés entre eux pour proposer des goûts d’intensité variée.

3. LES GRADES

Les thés de Darjeeling atteignent souvent le haut de la notation instituée par les néerlandais et reprise par les Anglais : SFTGFOP (Special Finest Tipy Golden Flowery Orange Pekoe).
Orange Pekoe distingue la première feuille après le bourgeon.
Orange représente la couleur de la famille royale des Pays-Bas.
Pekoe est l’adaptation européenne du mot chinois  qui veut dire feuilles.

Différents grades sont attribués aux thés en fonction de leur qualité et de la présence plus ou moins importante de bourgeons : FOP, GFOP, TGFOP, FTGFOP…

En complément de ce grade, le Darjeeling est décrit:
– selon le jardin duquel il est issu,
– la période de récolte,
– et pour celle de printemps le jour même de la récolte est noté comme suit : DJ suivi du jour. Évidemment le thé noté DJ1, premier jour de récolte, est le plus estimé.